Comme chaque matin, elle fixe la ville de la fenêtre de son luxueux appartement – il lui faut toujours ce moment pour avoir la courage d’affronter cette nouvelle vie – ce luxueux appartement impersonnel – seul un délicate orchidée lui rappelle là bas – une autre ville ou elle a grandi, dans un vieux quartier échappé au chaos, avec ses maisons bringuebalantes, ses ruelles sinueuses – figée dans un autre temps …
Ils sont venu la chercher – elle n’a pas compris, petite journaliste spécialiste en portrait de gens simple et cuisine – face au ce directeur International Com – l’empire tentaculaire d’information et de média – Il l’avait jaugé lui dans un costume impeccable et hors de prix, elle dans ses vêtements usé mais confortable. Il l’avait appelé par son nom, le vrai, celui de ce père qu’elle avait si peu connu – pas celui de sa mère qu’elle avait toujours porté jusque là.
« Votre père est décédé vous devez prendre sa place » -prenez quelques affaires un avion nous attends – votre grand père veut vous voir dans 3 h »
Elle avait attrapé un sac, sa plante, laissé un mot à sa mère … Et elle n’était jamais revenu !
Dans l’avion, on l’avait habillé, maquillé, coiffé – Elle ne s’était pas reconnu en descendant ? C’était elle cette femme cinglée de gris, donc les cheveux flamboyant étaient plaqués dans un chignon strict …
Elle était depuis leur poupée, dirigeant un part de l’immense empire – vivant dans cette luxueuse cage de verre, toujours surveillé – on venait la chercher, on la ramenait - un gouvernante organisait le dîner hebdomadaire avec des parfaits inconnu trié sur la volet et ses cousins. La moindre sorti était méticuleusement minuté. Elle faisait son travail s’étiolant dans cet univers dur et aseptisé.
Elle se laissait doucement gagner par le gris, sauf que 8 jours auparavant – une étincelle avait surgit – le journal indépendant qu’elle lisait avec été escamoté par la gouvernante ! Folle de rage, pour la première fois elle était sortie sans chauffeur ou escorte et avait parcouru toute la ville pour se le procurer !
Le journal trouvé, elle avait continué son escapade toute la journée – retrouvant son envie de vivre et de se battre … et surtout d’utiliser l’envers du décor qu’elle avait été violemment amené à découvrir
Et pour cela, il y avait peu être un espoir, l’homme qui tenait coûte que coûte le journal indépendant. Depuis chaque nuit, elle découvrait la ville du bas, cherchant à le contacter … redevanant ce qu'elle était vraiment ..
Une sonnerie discrète la fit sortir de ses pensées …. Le chauffeur l’attendait, elle quitta le paysage des yeux, attrapa son attaché case et descendit … Dans le hall, le grand miroir lui renvoya l’image d’une le femme lisse et froide quelle devait incarner … le plus parfait et glacé des masques.