Diane - Fatale volupté.

New Heliopolis (Cité du Sud de la méditerranée), secteur 66 (malfamé).




Elle se tenait adossée au mur de couleur glauque, peint de crasse, droite, altière, silencieuse. Elle était belle, malgré la saleté, malgré le lieu où elle se tenait, malgré les odeurs qui en exhalaient, malgré son regard presque hostile. C'était dans les bas-quartiers. Ses prunelles étaient d'un éclat vif, presque insoutenable, merveilles azurées. Elle était peu vêtue, de manière à se mouvoir aisément. Elle n'abordait pas les rares passants, elle ne leur jetait aucun regard . Elle fumait, indifférente. Elle n'était même pas armée. Parfois, un rare sourire ourlait ses lèvres, sans raison apparente : peut-être rêvait-elle éveillée. Peut-être avait-elle une autre raison de sourire.
Elle attendait depuis longtemps maintenant, intriguant parfois.

-"Bonsoir Diane."

Elle leva son regard limpide vers l'homme armé qui venait de s'adresser à elle. Brun, jeune, élégant, il la fixait avec une intensité tout à fait singulière. Elle resta silencieuse, l'espace d'un instant, le toisant presque.


-"Bonsoir Sammael..."

C'était des pseudonymes, bien entendu. Ils avaient tout effacé, leurs noms, leurs passés. Pour être plus performants, plus fiables.

-"J'ai un contrat pour toi. Un excellent contrat..."

Elle posa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire, puis lui fit signe de la suivre. Ils marchèrent longuement, silencieux tous deux, jusqu'à ce qu'ils arrivent face à une tour. Elle pressa une carte plastifiée contre une plaque métallique et la porte vitrée qui donnait sur le hall de l'immeuble s'ouvrit dans un crissement. Prenant l'ascenseur, ils se retrouvèrent rapidement dans l'appartement coquet qu'elle occupait. Elle s'enfonça dans un canapé, croisant ses jambes fuselées et lui jeta un regard interrogateur. Il lui tendit une malette en cuir noir, dont elle s'empara.

-"Odysseus, tu connais ?"

-"Oui, 'déjà entendu parler... ll faut donc que j'aille la-bas ? Qui est la cible ?"

-"Reilan Trilam Ree, président de la Crystal Cybernétique et maire de la ville"

Elle se mit à rire. Un maire... Rien que ça... Leur association de tueurs à gage était donc devenue fameuse. Voilà qui était parfait.

-"Quel est le prix de cette vie ?"

Il se leva puis vint lui glisser quelques mots à l'oreille. Le visage de Diane s'illumina d'un sourire satisfait. Elle acquiesca d'un élégant signe de la tête.

-"Je m'en occupe, tu peux envoyer notre réponse au commanditaire."

-"Soit prudente la-bas, et si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à m'appeller."

Elle pressa ses lèvres contre les siennes puis lui adressa un clin d'oeil. Il se retira, peu rassuré. Une fois seule, elle étudia le dossier, longuement, puis elle se leva et dit, un sourire exquis flottant sur ses lèvres :

-"A nous deux ... Odysseus."

Puis, quittant cette attitude si théâtrale, elle jeta dans un coin la perruque blonde qui recouvrait son crane, dévoilant une chevelure d'ébène ondoyante et souple, nouée en un chignon. Elle passa un coup de fil. Puis elle se demanda quelle identité elle allait pouvoir adopter à Odysseus. Elle devait se fondre dans le décor avec perfection, elle était virtuose en la matière. Elle s'affala sur le canapé pour mieux réfléchir, effleurant ses lèvres du bout des doigts.
Elle était le numéro 2 de la Confrérie des assassins du Nouveau Monde. Sammael lui avait indiqué quelques contacts à Odysseus, des gens qui pourraient l'intégrer sans problème...

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Le commercial, perplexe, admirait la superbe créature qui lui faisait face : élégante, distinguée, une chevelure d'ébène soigneusement coiffée, une robe délicate et un sourire désarmant.

-"Vous êtes mademoiselle Rougemont, je présume ?"

-"Tout à fait, vous êtes perspipace... Quelque chose ne va pas ?"

-"Non, tout est parfait... Vous connaissez votre travail je pense, vous vous êtes renseignée sur nos produits ?"
Elle acquiesca. Une entreprise de cosmétiques très perfectionnés... L'idéal. Biensûr, cette couverture la faisait sourire : c'était exactement le genre de métier qu'elle n'aurait jamais pu exercer, mais qu'importe. Son travail serait tellement plus aisé ainsi...

-"Oui, rassurez-vous, je travaillais déjà pour votre compagnie à NH..."

-"C'est exact mademoiselle Rougemont.Enchanté de faire votre connaissance, soyez la bienvenue à Odysseus."


-"Amy... Vous pouvez m'appeller par mon prénom.", répondit-elle, dans un adorable sourire.