Et voici la suite:
Dans une ruelle, Watanabe regardait le véhicule de fonction corporatiste ralentir face à lui, les phares à pleine puissance. Un homme élégant en sortit prestement. Le genre jeune cadre dynamique, requins de sa société, détestable à souhait et puant d’hypocrisie. Watanabe adorait négocier avec ce genre d’ordure. L’homme se faisait appeler M Johnson (clin d’œil à Shadowrun^^). Bien sur, ce n’était pas son vrai nom. Ce qui intrigua Watanabe fut le fait qu’il sortit seul de son véhicule, sans ses molosses pour le couvrir. Considérait-il Watanabe comme quelqu’un de tellement inoffensif qu’une protection aurait été excessive ?
-Bonsoir M Johnson, dit Watanabe. Le travail a été accompli comme vous me l’avez demandé. Les nano-transmeteurs contenus dans la capsule de sang sont maintenant dans l’une des salles d’interrogatoire de la police.
-Parfais M Bayushi. J’apprécie votre efficacité et votre professionnalisme. Votre idée de mêler « nos agents espions » à du sang était brillante.
-La quantité de métal contenue dans les nano-transmeteurs est suffisamment basse pour faire croire à du plombage de la dent et leur activité électrique tellement faible que l’intensité fait penser à des émissions du tensioactif des amylases de la salive. Ma bouche a été une cache parfaite donc. Les détecteurs de l’entrée n’ont pas tiqué à mon entrée.
M Johnson faisait semblant de boire les paroles de Watanabe. L’aspect technique ne lui échappait pas. Mais, l’intérêt pour un cadre comme lui était plus que relatif. Il laissa Watanabe terminer son discours un sourire toujours amical greffé sur le visage.
-Pourrions-nous passer au payement M Johnson, demanda Watanabe en présentant son ordinateur de poche ?
-Oui bien entendu. Le prix convenu va être transféré sur le numéro de compte que vous nous avez communiqué à l’instant.
La petite transaction fut immédiate. Watanabe vérifia le nouveau solde de son compte en banque sur son ordinateur et demanda :
-Comment espérez-vous que les nano-transmeteurs réussiront à emmètre à travers la protection « cage de Faraday » autour des locaux de la police ?
Les deux hommes s’étudièrent un moment en silence et Watanabe reprit :
-Simple question…
-A vrai dire j’ignore comment nos ingénieurs s’y sont pris pour palier ce problème. Toujours est-il que je ne vais pas m’attarder. Ce fut un plaisir de vous engager sur ce travail M Bayushi. Bien entendu, vous savez à quel point je compte sur votre discrétion.
-Bien entendu M Johnson J’attire votre attention sur le fait que mon action de ce soir me mets hors la loi. J’aurai de graves ennuis si ça se savait. Vous n’avez donc rien à craindre.
-Nous nous comprenons M Bayushi. Bonne fin de soirée à vous.
Pendant un court instant, le visage de M Johnson laissait transparaître son apparente voracité, sa cupidité malsaine… bref, l’homme qu’il est vraiment. Il remonta dans son véhicule et s’éloigna.
Watanabe ne bougeait pas. Il attendait… Toujours dans cette ruelle. Une silhouette se détacha de la pénombre et s’approcha de lui. C’était l’enquêteur Nack, le regard évaluant Watanabe.
-Alors, demanda Watanabe ?
-Mes hommes le suivent M Bayushi. Une piste prometteuse. Vous avez manœuvré à merveille. Je me demande une chose cependant. Pourquoi avoir dénoncé et piègé votre employeur ? S’il l’apprend, vous mourrez.
Watanabe pris une inspiration et, le regard toujours dans le vague, expliqua :
-J’ai analysé les émissions des nano-machines qu’il m’a demandé de placer dans vos locaux. J’ignore à quoi ils servent mais ce ne sont pas des nano-espions. En d’autres termes, mon employeur m’a mentit. Qu’il garde pour lui l’identité de son patron me parait normal. Mais qu’il mente sur les aspects techniques de ma mission sont une clause de violation du contrat qu’il avait passé avec moi…
Watanabe sourit
-… Alors il n’y a aucune raison que je lui fasse de faveur. Mais puisqu’on parle de contrat. N’en n’avons-nous pas un en cours enquêteur Nack ?
L’enquêteur Nack paya Watanabe de la même manière que M Johnson le fit précédemment. La conversation suivait un cours plus détendu.
-Quand vous avez demandé à ce qu’on vous retire les menottes, expliquait Nack, j’ai cru que c’était là que se trouvait les nano-machines. Mais le coups du sang était pas mal non plus.
-En effet. Mais j’espère ne pas avoir à subir encore les violences de vos hommes.
Nack commençait à s’éloigner et regarda Watanabe une dernière fois. Il lui donna son impression générale :
-Vous finirez avec une lame en carbo-composite entre les omoplates à travailler de cette manière.
-Vous aussi si vous continuez à croire en l’honnêteté de votre métier. Moi... Après tout… je ne suis qu’un privé sans envergure…
Watanabe partit et Nack restait là à l’évaluer… encore. Il rumina :
-Les psys sont passés à coté d’un truc sur ce gars… Qu’est-ce qui est pire ? L’avoir comme allié ou comme opposant ?
Voila. Dites moi si ce genre de personnage est jouable dans cet univers. J'espère ne pas avoir pris trop de liberté sur le background.